La paroisse de Moncaup
Moncaup comme Arguenos a pour patron Saint-Laurent dont on a retenu de lui qu’il avait subi le martyre brûlé.
La paroisse faisait partie de l’Archiprêtré des Frontignes. L’église n’a guère laissé de souvenir antérieur à la Révolution. Seul a pu être répertorié par J.Ducos le Censier (registre de contributions) de 1387 qui donne les indications suivantes :
« De Arguenos et de Monte Calvo habet celebrare in qualibet parrochia singulis diebus dominicis et festis solempnibus » D’Arguenos et Moncaup,on célèbre dans chaque paroisse tous les dimanches et pour les fêtes solennelles.
Arguenos et Moncaup constituaient une seule et même paroisse. La cure de Moncaup accueillait le vicaire et Arguenos, l’annexe , logeait le curé. C’est en 1792 que Moncaup perdit son vicaire et devint l’ annexe d’Arguenos.
L’Eglise joua un rôle éminent au cours des siècles. Elle fut le refuge des lois, des lettres , la détentrice du savoir par ses clercs capables de rédiger des traités. Mais elle s’était enrichie grâce aux impôts ecclésiastiques notamment la dîme (abolie en 1789) qui portait sur les céréales et le lin. La quote-part était excessive pour Moncaup soit 1/7 et 1/8 alors qu’ailleurs c’était 1/8 et 1/9. Par conséquent, les habitants au moment de la Révolution par leur cahier de doléances , représentés par le curé de Moncaup et Arguenos l’Abbé Ferran, ont porté leurs revendications à l’assemblée de Muret en Avril 1789. Ils exigèrent l’abolition de ces privilèges qui les appauvrissaient. A préciser: Pour la paroisse Arguenos/Moncaup, la dîme n’était pas versée au profit du curé mais au profit du chapître de St-Bertrand (source: G.Pradère). Ce dernier en retour accordait à l’Abbé Ferran une rétribution fixe, la « portion congrue ».
Pendant cette période troublée, la chapelle dédiée à Saint-Laurent, patron de la paroisse construite au « Sarrach de Sent Laourens »au coteau de St-Laurens, fut incendiée et il n’en reste aucune trace. Une Croix fut érigée à ce même endroit (indiquée sur le cadastre napoléonien de 1834) et fut restaurée par un moncaupois Roger TORRES.
Bénédiction de la croix Saint-Laurent par le curé de Moncaup en 2012
Sur ce même cadastre de 1834, est inscrit l’emplacement de deux autres croix : une au Tucoueros « Croix du char » qui se trouvait sous le cimetière presque à la sortie ou entrée de Moncaup, une seconde après le pont du Barry en venant d’Arguenos « Croix del cap del pount ». Toutes deux ont disparu et on ne trouve aucune trace d’aucun élément les concernant à moins que…. Ce sera avec intérêt si des précisions sont en votre possession.
Une autre croix en bois a été installée à l’entrée de Moncaup, à son embranchement par Roger Torres en 2001 pour protéger tous ceux qui viennent et repartent de notre village. Une autre est gravée dans la pierre au-dessus de l’école.
L’origine de cette croix n’a pour « vérité » qu’un témoignage qui n’a pu être vérifié et authentifié.
L’ Eglise Saint-Laurent
L’église en 1834 (voir cadastre ci-dessous) était un simple bâtiment rectangulaire en très mauvais état et trop petit pour accueillir les fidèles qui, en population, étaient en nombre croissant.
Eglise (cadastre 1834) plan de l’ancienne église avec entrée sur la place et emplacement du cimetière sur le parvis
Le Conseil municipal s’inquiéta de son état et vota en 1839 une imposition extraordinaire pour sa réfection notamment celle du clocher. L’architecte CASTEX établit des plans en 1842 (consultables aux Archives Départementales de la Haute Garonne).Mais le retard est fatal et le clocher s’effondre. En 1856, une autre imposition est votée et la commune vend un terrain pour subvenir aux dépenses urgentes. Mais, malgré la construction du clocher et l’achat de deux cloches pour une somme de 3000 francs, et de bien d’autres travaux concernant la voûte, le plancher, la charpente , l’église est interdite au culte en 1903 à cause de l’état de dangerosité. A nouveau ,d’autres travaux furent entrepris .Par délibération municipale en 1922, la somme de 15000 francs fut débloquée pour réparer le plancher et la voûte. Le dernier plan de l’église (consultable aux Archives Départementales de la Haute Garonne) date de 1923. Une dernière restauration générale dans les années 1980 sera opérée et lui donnera son aspect actuel.
Actuellement, on accède à l’église par l’ancien cimetière dont on a gardé le portail et le mur de clôture. La nef fait 15m60 de long et 5,50m de large pour une hauteur de 5,60 m de hauteur avec, comme il est de coutume dans notre région, une tribune à balustrade en bois. Quatre vitraux ornent les ouvertures :Saint-Bertrand, Saint-Pierre, Saint-Michel et Saint Jean. En face de l’entrée, se situent les fonts baptismaux fermés par une grille de bois à claire-voie avec un réceptacle baptismal en marbre. Ce serait le seul élément restant de l’église primitive. Plusieurs statues ornent l’église dont Saint-Laurent patron de la paroisse.
Eglise en 1852 Clocher actuel
On remarque que l’église a un clocher-mur comme à Arguenos, Arbon ou Pujos. Ce type de clocher est moins répandu dans le secteur et plus fréquent en région toulousaine. Il est difficile à dater. Et les plus anciens voisins pourraient dater du XVI ième (J.Ducos). Le nôtre est en pierre de taille et possède trois cloches :l’une porte une inscription« Benedictus…anno 18.. » et sonne le Si, la seconde porte la date de 1874 avec le nom du fondeur(Dencausse) et donne le Mi bémol et la troisième inaccessible donne le si bémol.
Les cloches après délibérations municipales ont été électrifiées en 1987. Auparavant, nos carillonneurs ponctuaient chaque moment de notre journée et de notre vie. Parfois même, certains moncaupois faisaient tourner à toute volée les cloches pour célébrer mariage, fêtes locales et réveillons. Pour information en 1842, il était rétribué à hauteur de 75 litres de blé pour l’année ! La dernière carillonneuse fut Angelia Dencausse veuve Pujolle dit de Larregart.
Une petite caractéristique de notre coq placé en haut du clocher: Si effectivement il a vraiment pris du plomb dans l'aile, il reste d'une précision remarquable! Lorsqu'il regarde le col du Ho, il nous annonce immanquablement le mauvais temps dans les heures qui suivent!
Plan de l’église actuelle (1923)
La photo indique Montcaup avec un T Jusqu’en 1923 nous retrouverons des documents archivés avec cet orthographe
Père Ousteau en 1981 Le curé de Bourg d’Oueil célébrant un mariage en 1957
Les enfants du village servaient la messe et devenaient le temps de l’office les enfants de chœur .Les reconnaissez-vous ? Vous en croisez deux d’entre eux !!
Le monument aux morts a été érigé en 1922 (délibération municipale) en hommage à ceux qui sont morts pour la France durant la guerre de 14/18 au nombre de six puis a été inscrit le FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) qui a donné sa vie en résistant durant la période 39/45. Ce fut l’unique nom pour la seconde guerre mondiale
Le monument dédié aux moncaupois morts lors de la Première Guerre mondiale est érigé sur la petite place devant l'église, au centre du village, au bord de la route départementale 39 menant à Arguenos.
C’est un obélisque sur socle, posé sur deux marches, le tout en marbre blanc du pays. Situé au milieu de la place du village il n'a pas de clôture propre, mais l'espace qui l'entoure est clos de murs, avec deux portillons en fer forgé.
La pointe de l’obélisque est ornée de deux drapeaux entrecroisés sur la face antérieure, et de la croix de guerre sur la face postérieure. Le monument honore "les enfants de MONCAUP morts pour la France en 1914-1918.
Six noms sont gravés sur les faces antérieure et postérieure du socle, en majuscules, et en minuscules pour les prénoms, suivis des dates de décès par ordre chronologique. Ces six noms sont ceux de familles d’agriculteurs, installées de longue date au village lorsqu’éclate le conflit. La plupart d’entre eux fut mobilisé dans les premières semaines du conflit. Après un passage au bureau de recrutement de Saint-Gaudens, ils furent rapidement envoyés sur les fronts de l’Est et du Nord, comme la plupart des paysans du Comminges. Tous ne sont pas morts directement au combat. Certains, gravement blessés, ont succombé après avoir été rapatriés du front. Le plus âgé est décédé à 36 ans, le plus jeune à 23 ans.
Un septième nom de disparu, celui d’un résistant de la Deuxième Guerre mondiale, est rappelé, en rajout sur le socle. Sa disparition survenue à quelques mois de la fin de la guerre est encore dans les mémoires de tous. Ce nom est aussi honoré par une plaque au lieu de la tragédie, le pont sur la Save à Larroque, au sud de Boulogne-sur-Gesse.
Dans sa simplicité, largement banalisé par sa situation dans les cheminements du village, le monument se trouve inscrit dans l’univers quotidien de ses habitants. Ainsi, chaque année, lors de la fête votive du village, en fin de matinée du premier dimanche d’août, à deux pas des lieux de vie, un respectueux dépôt de gerbe rappelle à tous le devoir de mémoire.
Rappeler leur nom et leur vie tragique participe, pour que ces « Morts pour la France » ne restent pas dans l’anonymat de l’Histoire.
Boué Bertrand, classe 1907, matricule 8014, né le 12 Février 1887 à Milhas, était soldat de 2ème classe au 2’ème régiment d’infanterie coloniale. Il est mort le 24 juin 1915 à l’hôpital de Châlons-sur-Marne, aujourd’hui Châlons-en-Champagne « de maladie » selon les registres ; son dossier ne fut jamais transmis à la mairie de Moncaup.
DASPETGabriel, classe 1910, matricule 01058, né le 14 février 1890 à Moncaup ; était soldat au 17ème Sim, Section d’infirmiers militaires, déclaré Mort pour la France à l’hôpital de Luchon le 2 avril 1915. Son dossier fut transmis le même jour.
Bon Dominique, classe 1913, matricule 5562, né le 01 septembre 1893 à Moncaup, était soldat de 2ème classe au 83ème Régiment d’infanterie, mort à Perthus-les-Hurlus (Marne) le 17 février 1915, « tué à l’ennemi » selon les registres. Son corps ne fut jamais retrouvé et un acte de décès fut rendu par le tribunal de Saint-Gaudens, transmis à Moncaup 14 avril 1917.
Sabadie Laurent Bertrand Joseph, classe 1907, matricule 021436, né le 31 Mai 1887, soldat de 2ème classe au 18ème régiment d’artillerie, est mort le 11 novembre 1918 dans une ambulance à Bueil (Eure) sur une « maladie due au service » ; le dossier fut transmis à Moncaup le 12 Août 1919.
Lafforgue Guillaume Jean-Marie, classe 1900, matricule 010935, né le 17 avril 1880, soldat au 83ème régiment d’infanterie,« tué à l’ennemi »le 16 juin 1915 a Arras (Pas-de-Calais ) ; le jugement rendu le 9 novembre 1916 à Saint-Gaudens, fut transmis à Moncaup le 12 décembre de l’année.
Cier Jean-Marie dit Péricot Gaudens, classe 1899, matricule 00108, né le 07 décembre 1879, était caporal au356ème régiment d’infanterie, « tué à l’ennemi » le 9 avril 1915 à Bais-le-Prêtre (Meurthe-et-Moselle) ; le dossier fut transmis à Thouard (Deux-Sèvres).
Pierre dit Gaston Sabadie, né le 2 juillet 1914 à Moncaup , était membre de la Résistance durant la Deuxième Guerre Mondiale 1939-1945, Forces Françaises de l’Intérieur, agent de réseaux de passage vers l’Espagne, tué par les forces ennemies au Pont de Laroque (31) le 13 juin 1944.
Cimetière
Le cimetière qui se trouvait antérieurement à l’entrée de l’église a été déplacé en 1855 pour être installé sur les hauteurs du village ,au pied du Calem, sur un terrain communal. L’épidémie du choléra fit 15 morts à Moncaup nécessitant qu’ils puissent être enterrés dans un emplacement plus important et éloigné du centre du village. Seul le village de Sengouagnet dans la région fut épargné par cette épidémie et fit construire un oratoire en guise de reconnaissance . Il est situé à l’embranchement du col de Portet et du col de Buret et est désigné sous le nom de « La Vierge de Sengouagnet » On dit aussi que c’est de cet édifice religieux, en allant sur Moncaup que le temps change et vire généralement au plus froid.
En 1879, le cimetière fut clôturé et en 1909 furent établis les tarifs de concession conformément à une ordonnance du 6 décembre 1843.